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Post-édition vs Révision : 7 différences cruciales

Keyboard keys with the word "Revision" in orange
Crédit : Shutterstock

Post-édition vs Révision en Traduction

Dans le monde en continuelle évolution de la traduction, deux termes reviennent souvent : la post-édition et la révision. Bien que ces processus visent tous deux à améliorer la qualité des traductions, ils présentent des différences significatives qu’il est essentiel de comprendre pour optimiser vos projets linguistiques. Que vous soyez traducteur professionnel, chef de projet ou simplement curieux du domaine, cet article vous éclairera sur les nuances entre ces deux approches. Plongeons dans le vif du sujet pour découvrir comment choisir la méthode la plus adaptée à vos besoins !

  1. Origine du texte

La première différence majeure entre la post-édition et la révision réside dans l’origine du texte traité.

La post-édition s’applique aux traductions générées par des systèmes de traduction automatique (TA). Ces textes sont produits par des algorithmes d’intelligence artificielle, sans intervention humaine initiale. Le post-éditeur travaille donc sur un texte brut issu de la machine.

La révision, quant à elle, concerne les traductions réalisées par des traducteurs humains. Il s’agit donc de textes déjà pensés et formulés par un professionnel de la langue, qui a pris en compte le contexte et les nuances du document original.

Cette distinction fondamentale influence grandement l’approche et la méthodologie employées dans chaque cas.

  1. Nature des modifications

Le type d’interventions effectuées diffère également entre ces deux processus.

En post-édition, le travail consiste principalement à corriger les erreurs produites par la machine. Il peut s’agir de contresens, de problèmes grammaticaux, de choix lexicaux inappropriés ou de formulations peu naturelles. L’objectif est de rendre le texte compréhensible et fidèle à l’original. Le post-éditeur doit être attentif à la syntaxe et à la cohérence du texte.

La révision, elle, vise plutôt à peaufiner et améliorer une traduction déjà de bonne qualité. Le réviseur cherche à optimiser le style, la fluidité et la précision terminologique. Il s’agit davantage d’un travail de finition que de correction à proprement parler. Le réviseur peut suggérer des modifications plus subtiles pour améliorer l’argumentation ou l’adaptation culturelle du texte.

  1. Temps et effort requis

La charge de travail et le temps nécessaire varient considérablement entre ces deux activités.

La post-édition est généralement plus rapide, surtout lorsque le système de TA est performant. Cette efficacité est particulièrement appréciée dans le domaine de l’édition, où les délais sont souvent serrés.

La révision, en revanche, demande souvent plus de temps et d’attention aux détails. Le réviseur doit comprendre les choix du traducteur initial et les évaluer minutieusement avant de proposer des modifications. Cette lecture approfondie et cette réflexion demandent plus d’investissement temporel.

  1. Compétences requises

Les compétences nécessaires pour exceller dans ces deux domaines ne sont pas tout à fait les mêmes.

Un bon post-éditeur doit avoir une excellente maîtrise des outils de TA et comprendre leurs limites. Il doit être capable de repérer rapidement les erreurs typiques des systèmes automatiques et les corriger efficacement. La pratique du post-editing requiert une formation spécifique et une bonne compréhension des technologies de traduction.

Le réviseur, lui, doit posséder une expertise linguistique et culturelle approfondie. Il doit être capable de saisir les subtilités du texte source et d’évaluer la qualité des choix de traduction en fonction du contexte et du public cible. Son rôle s’apparente parfois à celui d’un rédacteur, capable d’améliorer le style et la clarté du texte.

  1. Niveau de créativité

Le degré de créativité permis dans chaque processus est un autre point de divergence important.

La post-édition laisse généralement moins de place à la créativité. Le post-éditeur travaille dans un cadre plus contraint, en se concentrant sur la correction des erreurs et l’amélioration de la lisibilité. Il doit maintenir un équilibre entre fidélité au texte source et naturel dans la langue cible.

La révision offre plus de liberté créative. Le réviseur peut suggérer des reformulations complètes, proposer des solutions plus idiomatiques ou même remettre en question certains choix de traduction pour améliorer l’impact global du texte. Cette liberté permet une meilleure adaptation aux spécificités culturelles et aux attentes du public cible.

  1. Contrôle qualité

Les méthodes de contrôle qualité diffèrent également entre ces deux processus.

En post-édition, on utilise souvent des listes de vérification spécifiques aux erreurs courantes de TA. Le contrôle qualité est plus systématique et peut même être partiellement automatisé. Cette approche permet de traiter efficacement de grands volumes de contenu.

Pour la révision, l’approche est généralement plus globale. Le réviseur évalue la qualité de la traduction dans son ensemble, en tenant compte de critères comme la cohérence terminologique, l’adaptation culturelle et le respect du ton de l’original. Cette évaluation plus poussée garantit un niveau de qualité supérieur, particulièrement important pour les documents sensibles ou à forte visibilité.

  1. Post-édition vs Révision : Coût et tarification

Enfin, les modèles de tarification de ces deux services sont généralement différents.

La post-édition est souvent facturée à un tarif inférieur à celui d’une traduction ou d’une révision classique. Cette différence de prix reflète le gain de productivité offert par la traduction automatique.

La révision, considérée comme un service à forte valeur ajoutée, est généralement facturée à un taux plus élevé, souvent calculé sur la base du temps passé plutôt qu’au mot. Ce modèle de tarification prend en compte l’expertise linguistique et le travail d’amélioration qualitative fourni par le réviseur.

Conseils pour choisir entre révision et post-édition

Pour vous aider à déterminer quelle approche convient le mieux à votre projet, voici quelques critères et conditions à prendre en compte :

  1. Volume et délais

  • Post-édition : Idéale pour les grands volumes de texte avec des délais serrés.
  • Révision : Préférable pour des volumes plus modestes nécessitant une attention particulière.
  1. Nature du contenu

  • Post-édition : Convient aux contenus techniques, répétitifs ou standardisés.
  • Révision : Recommandée pour les textes créatifs, marketing ou sensibles culturellement.
  1. Public cible

  • Post-édition : Adaptée aux documents internes ou à diffusion limitée.
  • Révision : Essentielle pour les publications destinées à un large public ou à des clients importants.
  1. Budget

  • Post-édition : Solution économique pour les projets à budget limité.
  • Révision : Investissement justifié pour les contenus à forte valeur ajoutée.
  1. Qualité de la traduction initiale

  • Post-édition : Efficace si votre système de TA produit des résultats de bonne qualité.
  • Révision : Préférable si la traduction humaine initiale est déjà de haute qualité.
  1. Complexité du sujet

  • Post-édition : Adaptée aux domaines où la terminologie est stable et bien définie.
  • Révision : Nécessaire pour les sujets complexes ou spécialisés nécessitant une expertise approfondie.
  1. Fréquence des mises à jour

  • Post-édition : Pratique pour les contenus fréquemment mis à jour (sites web, documentation technique).
  • Révision : Recommandée pour les documents à longue durée de vie (brochures, contrats).
  1. Cohérence avec l’existant

  • Post-édition : Utile pour maintenir la cohérence avec une grande base de contenu existant.
  • Révision : Préférable lors de la création de nouveaux contenus ou pour harmoniser des traductions existantes.
  1. Niveau de créativité requis

  • Post-édition : Suffisante pour les textes informatifs ou descriptifs.
  • Révision : Nécessaire pour les contenus nécessitant une adaptation créative ou culturelle.
  1. Exigences réglementaires

  • Post-édition : Peut convenir à certains documents internes ou techniques.
  • Révision : Indispensable pour les documents soumis à des exigences légales ou réglementaires strictes.

En évaluant votre projet selon ces critères, vous serez mieux à même de choisir entre post-édition et révision. N’oubliez pas que ces approches ne sont pas mutuellement exclusives : pour certains projets, une combinaison des deux peut offrir le meilleur équilibre entre efficacité et qualité.

Normes en matière de post-édition et de révision

Pour garantir la qualité et la cohérence des processus de post-édition et de révision, plusieurs normes ont été établies par des organismes internationaux. Voici un aperçu des principales normes dans ces domaines :

  1. Normes pour la post-édition

a) ISO 18587:2017 – Services de traduction — Post-édition d’un résultat de traduction automatique — Exigences

  • Cette norme définit les exigences pour le processus de post-édition de contenus traduits automatiquement.
  • Elle établit deux niveaux de post-édition : légère et complète.
  • La norme fournit des directives sur les compétences requises pour les post-éditeurs.

b) TAUS Guidelines for Post-editing

  • Bien que non officielles, ces directives sont largement reconnues dans l’industrie.
  • Elles proposent des recommandations pratiques pour la post-édition légère et complète.
  1. Normes pour la révision

a) ISO 17100:2015 – Services de traduction — Exigences relatives aux services de traduction

  • Cette norme inclut des exigences spécifiques pour la révision dans le cadre du processus de traduction.
  • Elle stipule que toute traduction doit être révisée par une personne autre que le traducteur.

b) EN 15038:2006 (remplacée par ISO 17100:2015)

  • Bien que remplacée, cette norme européenne a posé les bases des exigences en matière de révision.
  • Elle a introduit le concept de révision obligatoire par un tiers.
  1. Normes communes

a) ISO 9001:2015 – Systèmes de management de la qualité

  • Bien que générique, cette norme est souvent appliquée aux processus de traduction, y compris la post-édition et la révision.
  • Elle met l’accent sur l’approche processus et l’amélioration continue.

b) ASTM F2575-14 – Standard Guide for Quality Assurance in Translation

  • Cette norme américaine fournit des lignes directrices pour la qualité en traduction, incluant des aspects de révision et de post-édition.

Points clés à retenir sur ces normes :

  1. Niveaux de qualité : Les normes définissent différents niveaux de qualité pour la post-édition (légère et complète) et la révision.
  2. Compétences requises : Elles spécifient les compétences nécessaires pour les post-éditeurs et les réviseurs.
  3. Processus : Les normes décrivent les étapes essentielles des processus de post-édition et de révision.
  4. Critères d’évaluation : Elles fournissent des critères pour évaluer la qualité du travail de post-édition et de révision.
  5. Documentation : L’importance de documenter les processus et les décisions est soulignée dans ces normes.

L’adhésion à ces normes permet d’assurer une approche cohérente et professionnelle de la post-édition et de la révision, contribuant ainsi à maintenir un haut niveau de qualité dans l’industrie de la traduction. Il est important de noter que ces normes évoluent régulièrement pour s’adapter aux avancées technologiques et aux besoins changeants du marché.

Conclusion sur la post-édition et la révision

En définitive, bien que la post-édition et la révision visent toutes deux à améliorer la qualité des traductions, elles répondent à des besoins et des contextes différents. La post-édition s’avère particulièrement efficace pour traiter rapidement de grands volumes de contenu, tandis que la révision reste incontournable pour les textes nécessitant un haut niveau de précision et de finesse linguistique.

Le choix entre ces deux approches dépendra de vos objectifs spécifiques, de vos contraintes de temps et de budget, ainsi que de la nature du contenu à traiter. Dans un monde où la demande de traduction ne cesse de croître, maîtriser ces deux compétences devient un atout majeur pour tout professionnel du langage.

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