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Traducteur littéraire : au cœur des mots et des cultures

Livres traduits par un traducteur littéraire
Le Traducteur Littéraire

Qu’est-ce qu’un traducteur littéraire ?

Un passeur de mots et d’univers

Le traducteur littéraire est un passeur de mots et d’univers. Expert linguistique spécialisé dans la traduction d’œuvres de fiction publiées par les maisons d’édition, il a pour mission de faire voyager les textes littéraires au-delà des frontières de leur langue d’origine. Grâce à ses compétences rédactionnelles affûtées et sa créativité sans bornes, il restitue fidèlement le contenu, le style et l’esprit d’un roman, d’une nouvelle, d’un récit dans une autre langue. Il permet ainsi à un lectorat international de découvrir et d’apprécier la plume d’auteurs du monde entier.

Le traducteur littéraire : un professionnel de l’ombre

Ce professionnel de l’ombre travaille le plus souvent en indépendant, collaborant avec des éditeurs exigeants, et plus rarement avec des sociétés audiovisuelles ou des agences de traduction. Avec de l’expérience et une solide réputation, il peut évoluer vers des postes de coordination comme responsable de pôle traduction ou chef de projet, et ainsi partager son expertise avec une équipe de passionnés.

Les compétences clés du traducteur littéraire

Talents rédactionnels et créativité

Au-delà d’une parfaite maîtrise de sa langue maternelle et d’une ou plusieurs langues étrangères, le traducteur littéraire doit cultiver des compétences bien spécifiques pour exceller dans son art :

  • Talents rédactionnels et créativité : pour recréer les effets stylistiques, le rythme, les jeux de mots, l’humour et l’émotion d’un texte original. Le but ultime ? Que le lecteur ne se rende pas compte qu’il a entre les mains une traduction !

Solide culture générale et connaissances pointues

  • Solide culture générale et connaissances pointues : sur les thématiques abordées dans les œuvres à traduire (aspects historiques, culturels, politiques, scientifiques…) pour éviter faux-sens, contresens, incohérences ou anachronismes.

Rigueur, précision et respect des délais

  • Rigueur, précision et respect des délais : qualités indispensables vu les volumes à traiter (souvent plusieurs centaines de pages), la technicité de certains textes et les impératifs des maisons d’édition.

Curiosité insatiable et ouverture d’esprit

  • Curiosité insatiable et ouverture d’esprit : pour se plonger avec délice dans des univers toujours nouveaux et retranscrire toute la richesse des imaginaires d’ici et d’ailleurs. Chaque roman est une nouvelle aventure !

Persévérance pour ciseler chaque phrase

Ajoutons une bonne dose de persévérance, voire d’acharnement, quand il s’agit de trouver le mot juste, la tournure de phrase qui sonne à merveille, le ton parfait pour restituer l’âme d’un récit. Le traducteur littéraire a à cœur de ciseler chaque phrase, chaque paragraphe, pour offrir un texte conciliant fidélité à l’original et fluidité dans la langue d’arrivée.

Formation et rémunération : la réalité du métier

Formations prisées pour devenir traducteur littéraire

Pas de diplôme officiel pour devenir traducteur littéraire, mais des formations exigeantes pour acquérir les techniques et affûter sa plume. Les cursus les plus prisés ?

  • Par exemple, les masters Traduction littéraire des universités comme Lyon 2, Paris Diderot, Strasbourg, Bordeaux Montaigne, Aix-Marseille…
  • Ou les grandes écoles spécialisées comme l’ESIT, l’ISIT (Paris), l’ITIRI (Strasbourg) ou l’ESTRI (Lyon) qui proposent des cursus complets alliant théorie et pratique, avec stages professionnalisants à la clé.

Rémunération et perspectives

Certes, la rémunération dépend fortement des projets (volume, technicité, combinaison linguistique rare…) et de l’expérience du traducteur. En moyenne, il perçoit entre 1600 et 2000 € bruts par mois, sur une base de 21 € minimum par feuillet (25 lignes de 60 signes). À quoi peuvent s’ajouter des à-valoir sur les ventes futures et un pourcentage sur les recettes si l’éditeur considère le traducteur comme un auteur à part entière.

Cependant, les débutants doivent souvent se contenter de tarifs bien inférieurs, le temps de faire leurs preuves et de décrocher des contrats avec des maisons d’édition renommées. En effet, c’est un investissement nécessaire pour espérer vivre de sa plume !

Traduire des romans, tout un art !

Différences entre traduction littéraire et d’édition

Si l’on parle souvent de « traduction littéraire » au sens large, il faut en réalité distinguer deux pratiques cousines, mais bien distinctes :

  • Premièrement, la traduction littéraire au sens strict, qui concerne les œuvres de fiction : romans, nouvelles, récits, mais aussi poésie, théâtre, littérature jeunesse…
  • Deuxièmement, la traduction d’édition, qui porte sur des textes dits de non-fiction : essais, documentaires, biographies, guides pratiques, manuels scolaires ou universitaires… avec souvent une forte dominante technique.

Techniques et rituels du traducteur littéraire

Par ailleurs, si la frontière est parfois ténue (comment classer une biographie romancée ?), la traduction d’œuvres de fiction présente des défis bien spécifiques. Il faut en effet jongler avec les niveaux de langue, les registres, l’ironie, l’implicite, les effets de style propres à chaque auteur. Sans parler du fameux « rythme » d’une œuvre, cette petite musique qui fait tout son charme !

Pour trouver les mots justes et être au plus près de l’original, le traducteur littéraire a ses techniques et ses rituels. Parmi les plus courants :

  • Lire et relire le texte original pour en saisir toute la saveur avant de se lancer dans la traduction
  • Faire des recherches approfondies sur l’auteur, son époque, son œuvre, ses inspirations pour éviter tout contresens
  • Constituer des glossaires, nomenclatures, arbres généalogiques des personnages pour assurer la cohérence tout au long du texte
  • Travailler en binôme avec un relecteur pour traquer les coquilles, les maladresses, les infidélités à l’original
  • Dialoguer avec l’auteur, s’il est contemporain, pour clarifier un point de vocabulaire ou confronter sa traduction à l’imaginaire de l’œuvre

Un travail de longue haleine, de haute précision, mais ô combien passionnant pour les amoureux des mots !

Comment percer dans la traduction de romans ?

Conseils pour débuter dans la traduction littéraire

Face au nombre de candidats et à l’exigence du métier, il n’est pas toujours facile de décrocher ses premiers contrats. Toutefois, quelques conseils simples peuvent vous aider à mettre le pied à l’étrier :

  1. Suivez une formation solide (master ou école spécialisée) pour acquérir les techniques de base et vous constituer un premier réseau
  2. Faites vos armes via un stage dans une maison d’édition, grande ou petite, pour vous familiariser avec le milieu et montrer ce dont vous êtes capable
  3. Commencez modestement, en acceptant de petits projets (traductions partielles, spécimens pour des salons) qui seront autant de preuves de votre talent
  4. Soignez vos relations avec les éditeurs, mais aussi directement avec les auteurs, via les salons du livre ou les réseaux sociaux. Un bon contact peut accélérer les choses !
  5. Participez à des concours de traduction, comme ceux organisés par l’ATLF ou ATLAS, pour vous faire un nom et décrocher de jolis coups de projecteur

Enfin, n’oubliez pas qu’un traducteur littéraire n’est pas qu’un prestataire. C’est un créateur à part entière. À vous de cultiver votre différence, votre patte, votre sensibilité, pour séduire les éditeurs et nouer de fortes relations durables avec « vos » auteurs !

L’ATLF, un soutien précieux pour les traducteurs littéraires

Un rôle clé dans la défense des traducteurs littéraires

En effet, dans un métier aussi solitaire et exigeant, rien de tel que de pouvoir compter sur une association dédiée pour ne pas perdre pied. C’est tout l’enjeu de l’ATLF (Association des Traducteurs Littéraires de France), qui regroupe plus de 1300 professionnels, débutants ou chevronnés.

Depuis plus de 40 ans (fondée en 1973), cette association mène un combat sur tous les fronts pour défendre les intérêts des traducteurs et faire reconnaître leur travail :

  • Négociations avec les éditeurs pour une revalorisation des tarifs et de meilleures conditions contractuelles (à-valoir, droits d’auteur…)
  • Actions de sensibilisation auprès du grand public et des institutions sur le rôle central des traducteurs dans la circulation des œuvres
  • Organisation de manifestations, rencontres, ateliers pour promouvoir la traduction littéraire comme activité créatrice à part entière
  • Mise en place d’un accompagnement juridique pour aider les traducteurs à faire valoir leurs droits en cas de litige avec un éditeur

Des espaces d’échange et de formation continue 

L’ATLF offre aussi à ses adhérents de précieux espaces d’échange et de réflexion, en ligne ou lors des Assises annuelles de la traduction littéraire. Une façon de rompre l’isolement, de partager les bonnes pratiques, les coups de cœur et les coups de gueule !

En fin, en rejoignant l’association, vous bénéficierez aussi d’un accès privilégié à des offres de formation continue, pour parfaire vos techniques ou explorer de nouveaux domaines de traduction. Histoire de ne jamais cesser d’apprendre et de vous perfectionner.

Avec l’ATLF à vos côtés, vous pourrez exercer votre métier-passion dans les meilleures conditions, en conjuguant exigence artistique et reconnaissance professionnelle. Et continuer, page après page, à jeter des passerelles entre les langues et les imaginaires !

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